| Certaines variables cataclysmiques  possèdent une naine blanche dont le champ magnétique  est particulièrement élevé. Le processus  d'accrétion va en être radicalement modifié : ce champ magnétique va empêcher la formation d'un disque d'accrétion et la matière (ionisée) issue de l'étoile secondaire, guidée par les lignes de force va tomber directement sur la naine blanche, à proximité des pôles magnétiques.  Le champ magnétique va contraindre le  mouvement des particules électriquement chargées ;  inversement les charges en mouvement vont créer un champ  magnétique. Il en résulte de complexes interactions.  Le résultat final peut toutefois  être synthétisé par deux principes : champ et particules sont  	interdépendants : les particules chargées doivent  	suivre les lignes de force ; le mouvement de ces particules  	contraint les lignes de forces magnétiques
                  pour déterminer le  	mouvement de la matière, on peut soit ignorer le champ  	magnétique à grande distance de la naine blanche  	(l'énergie cinétique l'emporte largement sur  	l'interaction avec le champ magnétique) soit, à  	proximité de la naine blanche, que le champ magnétique  	détermine le mouvement de matière. Il existe bien sûr une région  	de transition dans laquelle les énergies s'équilibrent,  	mais du fait de la décroissance rapide du champ magnétique  	(la pression magnétique décroit comme 1/r^6). On  	considére donc habituellment que l'environnnement de la naine  	comporte deux régions : la zone périphérique,  	dominée par le champ magnétique et la zone externe où  	le champ magnétique est négligé.
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            |  |  | La matière issue de l'étoile secondaire commence par suivre une trajectoire balistique. Avant d'arriver dans la zone où elle pourrait former le classique disque d'accrétion des novae naines, elle subit l'influence du champ magnétique et se retrouve contrainte de suivre les lignes de force de ce champ. Fortement accélérée, elle va tomber sur la naine blanche dans une étroite zone située à proximité des pôlesmagnétqiues. L'une des deux trajectoires possibles est privilégiée.  | 
        
        
          
          
          
          
        
          Les systèmes AR  	Uma (champ magnétique très intense)
          Le champ magnétique  	 interagit avec celui,  plus faible, de l'étoile secondaire  	ce qui conduit à aligner la révolution de l'étoile  	secondaire sur la rotation de la naine blanche : les deux étoiles  	se présentent toujours la même face. La définition  	d'un étoile de type AM Her est donc la rotation synchrone.
        
        
        
        
         AR Uma possède le  plus fort champ magnétique connu pour une variable  cataclysmique (23000 Teslas). Ce champ est tellement puissant qu'il  domine le champ gravitationnel jusqu'au point de Lagrange. Ainsi, la  matière issue de l'étoile secondaire est directement  soumise au champ magnétique et forme un courant d'accrétion  divisé en deux partie et se dirigeant vers les deux pôles  de la naine blanche en suivant les lignes de force magnétique.  Le resserrement des lignes de force à proximité des  pôles contraint le mouvement de la matière qui arrive à  la surface de la naine blanche dans zone zone très restreinte,  de l'ordre d'un centième du diamètre, à une  vitesse proche de la vitesse de libération, environ 3000  km.s-1.
        Il résulte de ce  choc d'accrétion la transformation de l'énorme énergie  cinétique en rayonnement X. Les étoiles de type AM Her  sont donc de puissants émetteurs de rayons X, émettant  la plus grande part de leur rayonnement dans le domaine X et UV  lointain.
        
        
         Dans les étoiles  possédant un champ magnétique moins extrême (10 à  80 MGauss), le flux de matière suit tout d'abord une  trajectoire balistique, tout comme dans un système non  magnétique, jusqu'à la zone où le champ  magnétique l'emporte sur le champ gravitationnel. Dans ces  systèmes cela se produit à une distance à la  naine blanche supérieure au rayon de circularisation, il ne  peut donc se former de disque d'accrétion.  La matière  suit alors les ligne de force. Le changement de trajectoire et son  éloignement absorbe de l'énergie. Cette énergie  est minimisée par un basculement de l'axe du champ magnétique  dont l'un des pôles va basculer vers l'étoile  secondaire. L'un des deux trajets possibles est donc favorisé  et la majeure partie de la matière se dirigera vers l'un des  deux pôles. 
         Certains systèmes  à éclipses permettent de visualiser la géométrie  du courant d'accrétion, comme par exemple HU Aqr. En effet les  principales sources de lumière sont : la naine blanche, la  zone d'accrétion à proximité du ou des pôles,  le courant d'accrétion et enfin, l'étoile secondaire.
        L'étude de la  courbe de lumière de HU Aqr durant une éclipse permet  de montrer que l'étroite zone d'accrétion émet  la moitié de la lumière de l'ensemble du système.
        Polars à éclipse.
        Le rayonnement cyclotron  et la polarisation de la lumière
        Les étoiles de  type AM Her présentent une autre caractéristique  importantes, conséquence de l'interaction entre le mouvement  de la matière ionisée et du champ magnétique :  il s'agit de l'émission cyclotron. La matière ionisée  se comporte comme un courant électrique dans un champ  magnétique ce qui produit une force perpendiculaire à  la fois au courant (mouvement) et aux lignes de force. La matière  est donc à la fois guidée le long de la ligne de force  et subit une force perpendiculaire à son mouvement obligeant  la particule chargée à tourner. Il en résulte un  mouvement en spirale,  combinaison du mouvement le long de la ligne  de force et de la rotation autour de la ligne de force. Ce mouvement  circulaire implique une accélération constante. Or une  charge électrique produit des photons. Ces photons constituent  le rayonnement cyclotron, observable dans le spectre des étoiles  AM Her et permettant de déterminer l'intensité du champ  magnétique. Une caractéristique du rayonnement  cyclotron est d'être fortement polarisé. C'est  d'ailleurs cette caractéristique qui a été  remarquée par Tapia en 1976. D'où le nom de « polar »  fréquemment attribué à ces étoiles,  synonyme de AM Her stars ou étoiles de type AM Her.
        Les polars asynchrones.
        Bien que la  synchronisation la révolution de l'étoile secondaire  sur la rotation de la naine blanche soit une définitions des  étoiles AM Hers, une petite partie d'entre elles montre un  léger a synchronisme, d'environ 1% entre les deux périodes.  C'est le cas par exemple de V1432 Aql. La courbe de lumière  montre une éclipse profonde à une période de  12116 secondes (3,37 heures). Une diminution de lumière plus  large est également visible, dont la période peut être  établie à 12150 secondes ; elle est attribuée à  période de rotation de la naine blanche, légèrement  supérieure (0,3%) à la révolution de l'étoile  secondaire déterminée par l'éclipse. Dans un  référentiel lié à la naine blanche,  l'étoile secondaire a donc un mouvement apparent dont la  période est d'environ 50 jours.
        Du fait de ce léger  a-synchronisme, le pôle magnétique le plus proche du  courant d'accrétion alterne et la matière est donc  dirigée alternativement sur l'un ou l'autre pôle  magnétique en fonction de la géométrie du  système.
        Cette rotation légèrement  asynchrone ne correspond pas au sens strict à la définition  d'une étoile de type AM Her. Toutefois, au niveau d'une seule  rotation, ces systèmes ont le même comportement qu'un  polar. Ils sont donc classés par convention avec les AM Hers.
        Cette particularité  est expliquée soit par la faiblesse du champ magnétique,  soit par la distance élevée entre les deux étoiles.  Dans les deux cas, l'interaction entre les deux champs n'est pas  suffisante pour imposer un synchronisme parfait.
        Une autre hypothése évoque  un état temporaire de déséquilibre à  partir d'une situation de parfaite synchronisation. Par exemple V1500  Cyg a subi une éruption en 1975 qui aurait provoqué une  désynchronisation temporaire. A noter : la naine blanche dont  la période de rotation est supérieure de 1,7% à  la période orbitale ralentit actuellment de telle sorte que le  synchronisme devrait être rétabli dans 170 ans.